Lectures juridiques

Lectures

Lectures juridiques

Les lectures juridiques suivantes sont proposées à destination des étudiants qui souhaitent bénéficier d’une liste non exhaustive de quelques ouvrages afin de découvrir ou de perfectionner leur approche de la matière juridique:

ARENDT, Hannah. Crises of the Republic, Harmondsworth : Penguin, coll. « A pelican Book » 1973, 200 p.

Cet ouvrage est intéressant en ce qu’il vous amènera à aborder des questions générales tenant à la désobéissance civile et sa justification, le mensonge en politique et plus largement sur la violence au sein de nos sociétés.

BADINTER, Robert. La prison Républicaine, Librairie Générale Française, coll. « Livre de Poche », Paris, 1994, 473 p.

Monsieur BADINTER part du constat, dans cet ouvrage, que la prison a de tout temps été plus un ferment de délinquance qu’un lieu de réhabilitation de l’individu. La prison ne parviendrait ainsi pas a remplir son second rôle qui, outre la punition, doit surtout amener à transformer/réformer le détenu. Il suit ainsi l’évolution historique de l’institution afin d’arriver au résultat que cette dernière n’a de « Républicaine que le nom, car les valeurs de la République s’arrêtent à ses sombres murs »

BERARD, Jean. CHANTRAINE, Gilles. 80 000 détenus en 2017 ? – Réforme et dérives de l’institution pénitentiaire, éd. Amsterdam, Paris, 2008, 171 p.

Les auteurs portent un regard sans détours sur l’institution carcérale. Augmentation du nombre de détenus, allongement des longues peines, nombres de places insuffisantes, pathologies mentales des détenus non soignées augmentées de l’enfermement, mineurs délinquants sans projet éducatif,… Le constat y est acerbe et instructif

BEAUD, Stéphane. 80% au Bac, et après …, La découverte, Paris, 2003, 341 p,

Étudiants de l’enseignement supérieur, cet ouvrage est susceptible de vous intéresser principalement dans sa partie relative à l’étude sociologique d’étudiants de la faculté d’AES de Belfort originaires de quartiers populaires. Pour faire concis, l’auteur y relève que suivant l’origine socio-professionnelle et le genre de l’étudiant, la probabilité de réussite varie dans de fortes proportions. Ainsi, si le « plan Chevènement » a permis aux classes défavorisées d’accéder à l’université, il ne semble pas dans les faits ne pas être un gage de réussite universitaire et d’insertion professionnelle

CARBONIER, Jean. Pour une sociologie du Droit sans rigueur, L.G.D.J., Flexible droit, Paris, 2001, 490 p.

Dans ce recueil d’article, le célèbre civiliste y développe la théorie selon laquelle il ne faut pas – en tant que juriste – voir le droit dans toute chose. Au contraire, l’auteur réclame le recours à un « non-droit », à une absence de droit dans certaines relations entre individus. Il met en lumière l’existence de ces espaces de non-droit et réclame de plus, d’éviter de succomber à un activisme juridique (réforme moins fréquentes, retenue dans l’activité juridique des praticiens) afin de laisser la possibilité à la société de respirer.

GARAPON, Antoine. ALLARD, Julie. GROS, Frédérique. Les vertus du Juge, Dalloz, Paris, 2008, 192 p.

Face aux critiques proférées envers les magistrats, les auteurs essaient par cet ouvrage d’apporter une réflexion sur la fonction de juger et des qualités attendues de la personne investie de ce pouvoir. Ainsi, si les magistrats doivent se monter digne de la fonction qu’ils occupent, en s’imposant une certaine distance, ils ne doivent pas cependant trop s’éloigner de la société dans laquelle ils évoluent. Les vertus de proximité et de distance sont donc toutes deux à observer dans de bonnes proportions. Plus loin les magistrats doivent aussi selon les auteurs adopter les vertus d’intégrité dans leurs fonctions ainsi que de mesure dans leurs jugements.

GARAPON, Antoine. ALLARD, Juile. Les juges dans la mondialisation – La nouvelle révolution du droit, Seuil, Paris, 2005, 95 p.

L’auteur part du constat que la matière juridique a aujourd’hui une dimension internationale. De fait il est alors vu notamment comme étant un instrument d’influence de l’État de provenance, mais il s’inscrit aussi au cœur d’un réseau d’échange vertical et horizontal entre les juges. Une communication transnationale des juges aurait actuellement lieu avec un impact certain sur nos droits nationaux.

GARAPON, Antoine. Bien juger – Essai sur le rituel judiciaire, Odile Jacob, coll. Opus, Paris, 255 p.

L’auteur développe dans cet ouvrage les rites et symboles qui parcourent le procès et qui demeurent encore aujourd’hui persistants. Il y propose non pas de les remettre en cause (un formalisme trop absent réduirait la symbolique vue comme nécessaire à l’institution), mais plutôt de se diriger vers un « bien-juger », en éloignant le politique de la justice et en se forçant – lorsque l’on est magistrat – à se mettre à distance du rituel qui peut avoir tendance à déformer la parole.

HUGO, Victor. Le dernier jour d’un condamné, Librio, Paris, 2012, 97 p.

Le célèbre auteur y développe dans cet ouvrage un plaidoyer à l’encontre de la peine de mort, cette « barbarie inhumaine ». Il y fustige aussi les conditions déplorables de vie des condamnés, confinant à la déshumanisation.

LE CAISNE, Eléonore. Prison: Une éthnologue en centrale, Odile Jacob, 2000, 394 p.

L’auteur s’intéresse à l’image que les détenus ont d’eux-même, et renvoient d’eux-même dans l’univers carcéral. Ces derniers ne peuvent se reconstruire puisqu’ils disposent d’une identité protéiforme et schizophrène. Celle du groupe de détenu face à l’institution, celle de détenu face à la société et leurs familles et enfin celle de l’identité individuelle qui les singularise. L’auteur y étudie aussi les relations et jeux de pouvoirs entre détenus, ainsi que les relations entre le personnel pénitentiaire et ces derniers.

LOUVEL, Bertrand. « Pour l’unité de juridiction », [En ligne]

L’auteur développe dans cet article le concept de plus en plus partagé de la remise en cause de la binarité de l’ordre juridictionnel français.

MUCCHIELLI, Laurent. Violence et insécurité – Fantasme et réalités dans le débat français, LA découverte, coll. « sur le vif », 2001, 142 p.

Dans cet ouvrage est développé l’idée selon laquelle la violence juvénile est incomprise et exagérée par les experts. Les statistiques de la violence juvénile sont ainsi biaisés, puisqu’amalgamant les infractions les plus bénignes aux plus graves. Elles sont ainsi instrumentalisées par certains services de Police au profit d’un discours sécuritaire. Cela sans prendre en compte le fait que nos institutions actuelles socialisent de moins en moins les jeunes dont une frange fait l’objet d’un rejet de la société. L’auteur met en outre en perspective dans son étude l’évolution historique de la délinquance juvénile et les réformes qui l’ont accompagnée.